Auteur : OVS-SIC

  • Intervention concernant l’analyse des risques des conducteurs CTC Bruxelles

    Intervention concernant l’analyse des risques des conducteurs CTC Bruxelles

    Bruxelles, le 21 mai 2024

    À l’attention du Président du Comité PPT traction CE SNCB

    Monsieur le Président,
    Monsieur VH,

    Je souhaite attirer votre attention sur un sujet important qui est discuté depuis quelque temps au sein du Comité PPT.

    Lors de leurs examens médicaux annuels, plusieurs conducteurs de train ont adressé diverses plaintes graves à notre organisme de prévention externe, IDEWE. Ces plaintes incluent des problèmes tels que la fatigue, la dépression et la lourdeur du travail. Le temps de récupération, tant pendant qu’en dehors des services, est parfois trop court mais aussi d’autres facteurs psychosociaux pèsent sur le bien-être de nos collègues.

    IDEWE a rassemblé ces plaintes et les a transmises officiellement à la SNCB en conseillant d’examiner cette problématique de manière approfondie. En réponse, la SNCB a envoyé un courrier faisant référence à leur règlementation interne, le RGPS 541 où les conditions de travail et le temps de récupération seraient apparemment garantis.

    Le Comité PPT traction Centre a eu connaissance de l’existence de ces échanges entre IDEWE et la SNCB. Il est toutefois préoccupant que la SNCB ait attendu des mois pour les mettre à disposition du Comité. Le rejet de l’avis d’IDEWE, visant à développer une analyse de risques, a été accueilli avec grande surprise.

    Après le rejet de la SNCB de mener une enquête sur la problématique, l’ensemble des représentants du personnel du Comité PPT a voté pour réaliser tout de même une analyse des risques psychosociaux, basée sur la problématique décrite par IDEWE. Cette procédure est prévue dans le Code du bien-être au travail, Livre 1, Titre 3, Chapitre 1, Article 4 (*). L’employeur est donc tenu de réaliser cette analyse des risques demandée.

    Ce qui s’est passé dans les mois qui ont suivi est flou, mais aujourd’hui, il est prétendu que l’analyse des risques a été effectuée. Lors de la dernière réunion du comité, les représentants du personnel ont réagi avec surprise à cette annonce. L’analyse des risques elle-même n’était pas disponible pour consultation, bien que cela soit également une obligation inscrite dans le Code du bien-être au travail, Livre 2 Titre 7 Chapitre 3 Art. II 7-14 et 15 (**). Il ne semble pas qu’un plan d’action sérieux ait été élaboré.

    Nous doutons également fortement qu’IDEWE ait été impliqué dans le développement de cette analyse des risques, bien que la SNCB s’impose comme norme de faire réaliser des analyses des risques psychosociaux par ce partenaire externe. Le service de prévention interne n’a pas la compétence pour les risques psychosociaux, voir l’annexe de ce courrier (***).

    En conclusion, nous avons l’impression est que la demande du Comité de réaliser une analyse des risques n’a pas été prise au sérieux.

    Cela nous amène aux demandes suivantes :

    -> Pouvez-vous donner accès aux membres du Comité à toute la documentation relative à l’élaboration de cette analyse des risques dès que possible ?

    -> Pouvez-vous également fournir le résultat détaillé de l’analyse des risques elle-même aux membres du Comité ?

    -> Pouvez-vous nous confirmer et prouver qu’IDEWE a été impliqué dans le développement de cette analyse des risques ? Nous souhaiterions également interroger directement le responsable d’IDEWE chargé de l’analyse en Comité PPT.

    Étant donné la gravité de la situation et pour le bien-être de nos conducteurs de train, je vous demande instamment de réévaluer ce sujet et d’apporter votre soutien à la réalisation de l’analyse des risques telle que proposée par le Comité PPT. Nous ne doutons pas de vos bonnes intentions personnelles et de la complexité tant de la matière que de la société ainsi que de son budget qui joue, sans aucun doute, un grand rôle dans cette situation ambigüe. Néanmoins, les plaintes sur le plan psychosocial doivent être traitées avec le plus grand sérieux et le personnel de conduite de TCT Bruxelles a le droit à une politique de bien-être sérieuse et mature.

    Cordialement,

    Joachim Permentier  
    Président OVS-SIC  
    Conducteur de train Bruxelles-Midi

    (*) Art. I.3-4.- Outre l’analyse des risques générale visée à l’article I.3-1, une analyse des risques portant sur les risques psychosociaux au travail peut être réalisée au niveau d’une situation de travail spécifique dans laquelle un danger est détecté. Cette analyse des risques doit être réalisée lorsqu’elle est demandée par un membre de la ligne hiérarchique ou un tiers au moins des représentants des travailleurs au sein du Comité. Elle est réalisée par l’employeur avec la participation des travailleurs. L’employeur y associe le conseiller en prévention aspects psychosociaux lorsqu’il fait partie du service interne. A défaut, il y associe le conseiller en prévention aspects psychosociaux du service externe, lorsque la complexité de la situation le requiert.

    (**) Livre 2 Titre 7 Chapitre 3 Art. II 7-14 et 15

    Art. II.7-14.- L’employeur est tenu de fournir toutes les informations nécessaires au Comité, afin qu’il puisse émettre ses avis en parfaite connaissance de cause. Il rassemble une documentation relative aux questions en matière de bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail, d’environnement interne et externe, dont le contenu est déterminé par l’annexe II.1-1, et tient celle-ci à la disposition du Comité. A cet effet, les membres du Comité doivent être informés et pouvoir prendre connaissance de toutes les informations, tous les rapports, avis et documents, imposés ou non par la réglementation du travail ou par la réglementation relative à l’environnement qui se rapportent au bienêtre des travailleurs lors de l’exécution de leur travail ou l’environnement interne ou externe

    Art. II.7-15.- L’employeur fournit au Comité toutes les informations nécessaires concernant les risques pour le bien-être au travail ainsi que les mesures de protection et de prévention, tant au niveau de l’organisation dans son ensemble qu’au niveau de chaque groupe de postes de travail ou de fonctions, ainsi que toutes les informations nécessaires concernant les mesures prises en matière de premiers secours, de lutte contre l’incendie et d’évacuation des travailleurs. En outre, l’employeur fournit toutes les informations nécessaires concernant l’évaluation des risques et les mesures de protection, dans le cadre du système dynamique de gestion des risques et du plan global de prévention.

    (***) Extrait du Document d’Identification de l’IDPBW :

  • Intervention du SIC chez B-TO concernant les pauses et l’E-LEARNING

    Intervention du SIC chez B-TO concernant les pauses et l’E-LEARNING

    À Monsieur Frank Windmolders,
    Directeur Général B-TO SNCB

    Cher Monsieur Windmolders,

    Par cette intervention, nous attirons votre attention sur la pression de travail croissante et le manque de pauses adéquates pour le personnel de conduite des trains.

    Nous constatons que le personnel de conduite dispose de trop peu d’opportunités pour prendre des pauses pendant les services. Les propositions récentes de la direction, annoncées dans le plan d’action annuel au comité d’entreprise PPT SNCB, d’insérer des « moments de pause », comme un trajet HLP, ne répondent pas aux exigences de pauses qualitatives telles que définies dans la loi sur le bien-être au travail. De plus, dès que le SIC ait alerté sur la gestion problématique sur ce point, l’Autorité supérieure a finalement menacé d’organiser des pauses en dehors du temps de travail, ce qui est contraire à l’article 82 du RGPS 541. Cet article stipule clairement que la durée du travail ne doit pas être interrompue, ce qui implique que les pauses doivent être intégrées pendant les heures de travail et non en dehors. Le fait que le SIC n’ait qu’un seul mandat dans le comité d’entreprise ne signifie pas qu’il doit être ignoré lorsqu’il signale des illégalités à la SNCB.

    Le 28/10, nous avons déjà contacté le manager responsable B-TO, Mr Wyns, pour soulever à nouveau ce problème. Ce courriel est resté sans réponse. Il est crucial que les obligations légales concernant les pauses pendant les heures de travail soient respectées.

    De plus, il existe diverses obligations et tâches qui sont actuellement difficiles à réaliser dans les horaires de service actuels. Cela inclut le remplissage des e-questions trimestrielles, la participation à des sessions d’E-Learning telles que le cours de cybersécurité, ainsi que les interactions nécessaires avec les chefs d’équipe et l’ajustement ou le réglage de nouveau matériel (chaussures adaptées, gilets, smartphone…).

    Nous proposons de planifier spécifiquement du temps chaque trimestre afin que le personnel puisse accomplir ces tâches supplémentaires pendant les heures de travail régulières. De plus, nous soulignons l’importance d’insérer des pauses qualitatives – qui ne doivent pas servir l’objectif mentionné dans le paragraphe précédent – pendant chaque service.

    Nous ne pouvons ignorer le fait que notre direction sacrifie le bien-être du personnel de base au profit des marges bénéficiaires, des KPI et de la productivité. Nous soulignons que le coût du personnel ferroviaire, par rapport au coût total nécessaire à faire circuler un train, est absolument négligeable. L’investissement dans leur bien-être est en revanche une valeur inestimable. Nous attendons de la SNCB qu’elle applique les corrections demandées. Nous attendons avec intérêt votre réponse à ce sujet.

    Cordialement,

    Joachim Permentier

    Président du SIC

  • Pourquoi le SIC suit la grève de novembre ?

    Pourquoi le SIC suit la grève de novembre ?

    Chers membres et sympathisants,

    Comme vous le savez probablement, le front commun syndical regroupant la CGSP, la CSC Transcom et le SLFP a annoncé une grève du 7 novembre 2023 à 22h au 9 novembre 2023 à 22h. Le Syndicat Indépendant pour Cheminots (SIC) participera pleinement à cette grève.

    Nous plaçons les intérêts du personnel au premier plan tout en gardant une certaine prudence à l’égard du dialogue social. Par le passé, nous avons fait campagne pour la revalorisation des conducteurs de train et un congé minimum garanti pour les accompagnateurs de train dans le cadre de la lutte contre la pénurie de personnel. Malheureusement, nous avons reçu peu de soutien de la part des dirigeants des syndicats reconnus à l’époque. Il semblait que les intérêts de la direction étaient plus importants que ceux du personnel. Aujourd’hui, nous constatons que ces problèmes se sont malheureusement aggravés.

    Même récemment, nous avons vu des préaccords en coulisses qui ne sont pas dans l’intérêt du personnel. Par exemple, un préaccord a été conclu sur les comités PPT après les élections sociales, des économies ayant été réalisées sur le nombre de membres élus plutôt que sur les ressources opérationnelles allouées aux organisations syndicales reconnues. Notre objection selon laquelle il devrait y avoir un accord sur le fonctionnement des comités avant de décider de leur nombre a été rejetée.

    Il vaudrait mieux qu’un front syndical se forme en fonction de la lutte et non en fonction de celui qui prend l’initiative. Au moins, cela susciterait plus de respect à la table des négociations et de la part du personnel. Ce qui est bien pire, c’est l’attitude de la direction à l’égard de la concertation sociale. S’il y a beaucoup de consultations sur le plan quantitatif, la qualité de ces consultations est très médiocre. Il semble que depuis l’introduction du service minimum et de la procédure très complexe de la sonnette d’alarme – où HR Rail est à la fois arbitre et partie prenante – la direction impose son agenda de manière de plus en plus agressive. Il y a certainement un lien entre l’introduction du service minimum et les plans de réduction des coûts de plus en plus drastiques qui sont imposés. Nous sommes donc surpris que la suppression de la procédure de sonnette d’alarme et du service minimum ne fasse pas partie des revendications du front « commun » syndical.

    Par ailleurs, la question de savoir qui fait partie de la direction aujourd’hui est problématique. Non seulement la SNCB paie des millions pour des missions de consultance coûteuses, mais de nombreux postes clés au sein de notre entreprise sont occupés par d’anciens consultants qui ont occupé des postes de direction dans des entreprises de conseil telles que McKinsey.
    McKinsey jouit d’une réputation douteuse en matière d’optimisation des profits au détriment du personnel exécutant et conseille des pays dont la réputation en matière de droits de l’homme pose question. Il va sans dire qu’une politique humaine de bien-être est secondaire pour des personnes ayant un tel arrière-plan et une telle formation.

    On peut également se poser des questions sur les bonnes intentions de la SNCB. La SNCB semble prête à louer son expertise à un futur concurrent agressif comme Arriva afin que son matériel roulant puisse être homologué sur le réseau belge. De plus, la SNCB semble prête à louer du personnel pour assurer leurs trains. Enfin, Arriva est même autorisée à opérer sous la licence de la SNCB en Belgique, de quoi tirer la sonnette d’alarme à tous les niveaux, d’autant plus que cette entreprise, qui a été vendue récemment à des investisseurs américains, a déjà manifesté son intention de pénétrer le marché belge.

    La SNCB est-elle préparée à la libéralisation, comme le prétend la direction, ou est-elle utilisée pour libéraliser la Belgique elle-même ? Dans quelle mesure une entreprise qui semble se soucier si peu de sa propre situation peut-elle encore se préoccuper de son personnel qui donne chaque jour le meilleur de lui-même pour continuer à faire circuler un maximum de trains dans des conditions sûres et dans les circonstances les plus précaires ?

    Nous avons donc toutes les raisons de faire grève aujourd’hui et de briser définitivement ce pseudo dialogue social avec cette direction. Espérons que la lutte ne s’éteindra pas et que les initiateurs de cette action font la même analyse que le SIC.

    Cordialement,

    Le Comité Directeur du SIC

  • Discrimination à l’encontre des employés statutaires des chemins de fer belges

    Discrimination à l’encontre des employés statutaires des chemins de fer belges

    Le SIC est intervenu auprès du Directeur Général de HR-RAIL pour dénoncer la discrimination des employés statutaires chez HR-Rail, notamment en ce qui concerne les congés de maladie et les droits de congé par rapport à leurs collègues contractuels. Nous appelons HR-RAIL à agir pour corriger ces inégalités et soulignons que la résolution de ces problèmes entraînerait une amélioration de la collaboration, de la motivation et du bien-être de tous les employés.

    Bruxelles, le 02/06/2023

    Cher Monsieur Hautekiet,

    Objet : Discrimination à l’encontre des employés statutaires des chemins de fer belges

    Je m’adresse à vous au nom du Syndicat indépendant pour Cheminots pour vous faire part d’une question qui préoccupe vivement nos membres. Il s’agit de la discrimination des employés statutaires des chemins de fer belges par rapport à leurs collègues contractuels, en ce qui concerne les congés de maladie et les droits aux congés.

    1. Congés de maladie :

    Nous avons récemment appris que HR-Rail a modifié le règlement RGPS 571 pour les employés contractuels des Chemins de fer belges. Cette modification leur permet de se mettre en congé de maladie trois fois par an sans avoir à présenter un certificat médical à leur employeur, comme c’était le cas auparavant. Cette modification a été introduite pour se conformer à la législation récemment modifiée.

    Toutefois, à notre grande surprise, les employés statutaires sont toujours tenus de présenter un certificat médical pour chaque jour de maladie. Cette différence de traitement suscite naturellement le mécontentement de nos membres. En tant que syndicat, nous vous demandons instamment de modifier la réglementation de manière à ce que cette forme de discrimination n’existe plus. Il est important de souligner que la suppression de ces différences mineures a un impact positif sur la coopération, la motivation et le bien-être de tous les travailleurs.

    2. Droits aux congés :

    En ce qui concerne les droits de congé, nous observons une différence significative entre les employés contractuels et statutaires. Selon notre analyse, l’employeur des travailleurs contractuels est lié par l’AR du 30 mars 1967, qui stipule, entre autres, le droit à un minimum de deux semaines continues de congé garanti entre le 1er mai et le 31 octobre. En outre, le droit de prendre tous les jours de congé au cours de l’année concernée est clairement défini dans la législation.

    Cependant, les employés statutaires n’ont que le droit absolu de prendre sept jours de congé consécutifs par an, sans garantie que ces jours tombent dans une période de vacances. Nous insistons sur le fait que cette forme de discrimination est préjudiciable et qu’elle doit être corrigée de toute urgence en faveur du personnel statutaire. Nous sommes également surpris que dans tous les dossiers importants, la direction exprime son désir de recruter davantage de contractuels, pour lesquels elle devrait respecter ces droits à congé, mais qu’en même temps elle se retranche derrière son impuissance lorsqu’elle refuse les demandes de congé des employés statutaires. Cette situation, ainsi que l’iniquité du régime de maladie actuel, renforcent le sentiment que la société démotive activement les employés statutaires.

    En outre, nous constatons qu’au sein des Chemins de fer belges, une interprétation plutôt large de la législation relative aux congés et aux jours de repos est utilisée. Depuis des années, l’organisation utilise l’argument des « circonstances exceptionnelles » pour ne pas accorder de jours de congé dans l’année en question, alors que ces soi-disant circonstances exceptionnelles ne sont rien d’autre qu’un manque structurel de personnel ou une charge de travail excessive. Contrairement aux promesses antérieures, dans lesquelles HR-Rail garantissait que les congés en retard seraient accordés avant le 1er mai en plus du quota régulier, nous sommes au regret de dire que la situation est toujours préoccupante. Il semble que l’on envisage de retarder encore l’octroi des congés. De ce fait, de nombreux travailleurs sont confrontés à une nouvelle période de vacances avec une main-d’œuvre incomplète.

    La situation est si grave que certains employés sont même intimidés à l’idée que les jours de congé qu’ils ont demandés mais qui n’ont pas été accordés seront perdus. Il est remarquable que HR-Rail applique soudainement la législation à la lettre dans ces cas, ou pouvons-nous espérer que cela ne se produira pas ? Il est impératif que des mesures immédiates soient prises pour accorder tous les jours de congé en retard de l’année précédente ainsi que le quota actuel.

    Notre syndicat souhaite avertir HR-Rail que nous ne pouvons plus attendre les recrutements promis, censés apporter la stabilité, mais qui ne se concrétisent pas année après année.

    Il est essentiel que HR-Rail/SNCB/INFRABEL, en tant qu’employeur, s’attaque à la discrimination à l’encontre des employés statutaires et veille à ce qu’ils bénéficient des mêmes droits et avantages que leurs collègues contractuels. Cela permettra non seulement de promouvoir l’égalité au sein de votre organisation, mais aussi de renforcer la motivation et le bien-être de tous vos employés.

    Nous vous demandons de bien vouloir prendre ces questions au sérieux et de remédier par des mesures immédiates pour rectifier ces inégalités. Nous attendons votre réponse rapide et espérons un dialogue constructif pour parvenir à une solution équitable pour tous les employés de HR-Rail/SNCB/INFRABEL.

    Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées,

    Joachim Permentier
    Président du Syndicat indépendant pour Cheminots

  • Intervention du SIC : la réglementation complexe et changeante pour les conducteurs de train au sein de la SNCB

    Intervention du SIC : la réglementation complexe et changeante pour les conducteurs de train au sein de la SNCB

    Vous trouverez ci-dessous la récente intervention du SIC à M. Dobbelaere Stefaan, responsable de la formation et de la réglementation des opérations de transport, dans laquelle nous partageons notre vision de la réglementation pour les conducteurs de train et du système actuel d’évaluation continue au sein de la SNCB. Nous soulignons nos préoccupations concernant les changements continus dans la réglementation et la charge administrative pour le personnel d’instruction et les conducteurs de train.

    Bruxelles, le 2 juin 2023

    À Monsieur Dobbelaere Stefaan,
    Responsable de la formation et de la réglementation des opérations de transport,

    CC Monsieur Windmolders Frank, Directeur Général B-TO

    Monsieur,

    En tant que président du Syndicat Indépendant pour Cheminots (OVS-SIC), je souhaite partager avec vous notre vision de la réglementation pour les conducteurs de train et du système actuel d’évaluation continue au sein de la NMBS. Tout d’abord, je tiens à souligner que nous avons grandement apprécié votre récente présentation lors du comité d’entreprise ppt de la SNCB, et nous vous sommes reconnaissants d’avoir pris le temps de nous informer sur les activités de votre service et les projets futurs.

    Lors du comité, nous avons discuté de la réglementation pour les conducteurs de train. Vous avez commencé votre présentation en argumentant que le système d’évaluation continue est le résultat d’une demande des organisations syndicales (suite au dossier de revalorisation) visant à utiliser un système différent de l’examen triennal pour évaluer les connaissances des conducteurs de train. Cependant, nous avons remarqué que le changement constant de la réglementation était lui-même un point d’action, avec peu d’améliorations perceptibles. En fait, nous pensons que ces changements fréquents dans des procédures importantes présentent des risques pour la sécurité et, bien que secondaire, la ponctualité. Les procédures de sécurité sont essentielles pour assurer une circulation sécurisée, et les erreurs peuvent mettre des vies en danger. La clarté, la simplicité et la stabilité sont des principes précieux. Bien que nous comprenions les défis auxquels votre service est confronté, tels que la mise en œuvre de nouvelles technologies, nous ne comprenons toujours pas pourquoi cela doit entraîner de nombreux changements rendant la réglementation plus complexe et augmentant les risques d’erreurs. Il est acceptable que la réglementation évolue, mais cela doit se faire dans une optique d’amélioration avec une consultation et une implication suffisantes de toutes les parties prenantes.

    Un autre aspect important que nous souhaitons souligner est la charge administrative que l’évaluation continue impose au personnel d’instruction et aux conducteurs de train. Il est essentiel qu’ils disposent du temps et des ressources nécessaires pour se concentrer sur leurs activités principales, à savoir la conduite sécurisée des trains. La pression constante de suivre les changements réglementaires et de remplir des formulaires d’évaluation peut entraîner un stress supplémentaire et des distractions, ce qui peut avoir un impact sur les performances et la sécurité. Il est primordial d’optimiser les processus administratifs et de réduire la charge de travail du personnel, afin qu’ils puissent se concentrer pleinement sur leurs tâches importantes.

    Nous souhaitons particulièrement attirer votre attention sur le programme Amelie, qui surveille le style de conduite des conducteurs de train. Bien que nous reconnaissions l’importance d’évaluer le style de conduite, nous avons constaté que l’utilisation d’Amelie entraîne une énorme charge administrative pour le personnel d’instruction. Un rapport détaillé doit être rédigé pour chaque erreur détectée par Amelie. Cela ajoute une pression supplémentaire sur le personnel d’instruction et entrave sa capacité à fournir un soutien et une écoute aux conducteurs de train. Nous vous demandons instamment de reconsidérer l’utilisation du programme Amelie et d’explorer des moyens pour réduire la charge administrative du personnel d’instruction.

    De plus, nous souhaitons attirer votre attention sur la capacité limitée à accorder des congés pendant la période de vacances. Il est essentiel de décharger le personnel d’instruction de ses tâches administratives afin qu’il puisse être disponible pour assurer les services de conduite des trains. Le manque de personnel se fait vraiment sentir dans certains dépôts, et nous avons constaté une volonté au sein du personnel d’instruction de contribuer auxdits services.

    Nous demandons que des mesures soient prises pour soutenir le personnel d’instruction et augmenter la capacité pendant la période de vacances.

    Enfin, nous tenons à souligner que les employés de la SNCB sont des personnes et non des machines. Les conducteurs de train sont considérés comme l’élément essentiel pour assurer la sécurité des trains. Il est crucial de tenir compte de l’impact des changements constants, des charges de travail lourdes et des séries de travail sur le bien-être du personnel. Nous demandons une une analyse précise à ce sujet de la part de la société. Nous sommes prêts à engager une discussion au sein du comité. Ensemble, nous pouvons travailler à créer un environnement de travail sûr et sain.

    Nous attendons avec impatience votre réponse et une discussion plus approfondie sur ces questions importantes.

    Cordialement,

    Joachim Permentier
    Président
    Syndicat Indépendant du Personnel Ferroviaire (OVS-SIC)

  • Transfert des blocks de signalisation d’Ottignies et de Libramont vers Namur malgré la pandémie COVID 19 en décembre.

    Transfert des blocks de signalisation d’Ottignies et de Libramont vers Namur malgré la pandémie COVID 19 en décembre.

    Malgré nos multiples interventions à toute la hiérarchie Infrabel depuis plusieurs mois pour suspendre la migration des block 29 et 74, l’Administrateur délégué nous a confirmés le 1er décembre que les transferts étaient maintenus.
    Selon lui, les conseillers en prévention Infrabel et IDEWE ont garanti que les mesures de protection face au COVID 19 étaient réunies.
     
    Face à cette fin de non-recevoir du CEO, nous avons déposé plainte au SPF Emploi en charge du bien-être au travail le 2 décembre.

    SPF Emploi – Inspection contrôle du bien-être au travail – Direction régionale Namur

    Bruxelles, le 2 décembre 2021

    Cher Monsieur,

    Suite à notre entretien téléphonique de ce matin avec Monsieur Laurenz Soetens, nous nous permettons de vous contacter au sujet de la migration des cabines de signalisation d’Ottignies et de Libramont vers Namur qui est prévue respectivement les 10 et 18-12/2021.

    Nous avons interrogé les différentes autorités régionales (Manager Infrablel -TO et Conseiller en prévention) à ce sujet car nous ne sommes pas convaincus que toutes les mesures nécessaires de protection des travailleurs dans le cadre de la pandémie COVID, et notamment sa 4ème vague, sont rencontrées.

    Nous avons demandé la suspension de la migration des 2 cabines afin de mettre en œuvre toutes les possibilités d’amoindrissement des risques, en l’occurrence sanitaires, visant à ne pas rassembler en un seul lieu plus de personnel mais de garder les blocks de signalisation aujourd’hui encore existants et qui permettent aux agents de travailler en 3 lieux distincts, gage de moindre concentration de beaucoup de personnes qui, d’autre part, seraient amenées à se croiser lors des changements de prestations.

    Malgré nos argumentations, notre demande a été refusée par toute la hiérarchie d’Infrabel jusqu’au CEO suite à l’approbation du Conseiller en prévention Infrabel et celui d’IDEWE. 

    A ce sujet, nous précisons qu’au block 30 de Namur :

    – il y aura 23 personnes par shift (21 Infrabel – 2 SNCB) au 18/12/2021 soit 8 agents en sus des agents par shift présents actuellement.

    – le rapport du conseiller en prévention est incomplet tant dans sa réponse à notre mail que dans son analyse de risque « Covid » préalable :

    • Il n’y a pas d’indication sur le total du volume et de la surface du block de signalisation ;
    • Nous n’avons reçu aucune mention/information sur la présence d’un détecteur de CO ;
    • Le nombre d’agents et le manque d’espace dans le block de signalisation sont susceptibles, selon notre estime, de provoquer un risque accru d’un cluster « COVID » avec de possibles conséquences graves tant pour les travailleurs que pour la continuité du service ;
    • Le remplacement des agents à chaque shift, soit potentiellement 46 agents dans le même local à chaque changement de service, n’est pas analysé dans les détails. Seul le croisement d’agents est évoqué, ce qui n’est pas suffisant. En effet, une remise de service en « face to face » est impérative pour des raisons de sécurité et d’informations opérationnelles ;
    • La question sur la gestion de la cuisine (2 personnes maximum) n’a pas été abordée alors qu’il est interdit de se restaurer sur son « bureau » de travail ;
    • En ce qui concerne les pauses pour le travail sur écran de visualisation dans un local approprié (qui n’existe pas), le sujet n’a pas été analysé alors qu’il s’agit d’une période essentielle de décompression pour chaque agent car la charge de travail engendre un stress continu durant la prestation et elle peut être augmentée suite à l’absence inopinée de personnel.

    – le(s) rapport(s) du conseiller en prévention IDEWE ne tient pas compte de paramètres importants comme soulignés ci-dessus pour le rapport du CP Infrabel. 

    D’autre part, en parcourant la demande du CP d’Infrabel adressée au CP IDEWE le 26/11/2021 à 10h01, les réponses du CP IDEWE le 26/11/2021 à 11h09 (soit une heure plus tard) et la deuxième réponse le 26/11/2021 à 15h38, nous nous posons des questions sur la pertinence de ces deux « rapports » IDEWE !

    Suite à ces constatations, nous estimons que les 2 transferts des cabines de signalisation d’Ottignies et de Libramont vers Namur doivent être ainsi suspendus car il y a un risque aggravé pour le personnel par rapport à la situation actuelle et que la santé et le bien-être des travailleurs doivent rester la première priorité dans cette situation de pandémie. 

    Dans ce cadre, nous demandons que le SPF Emploi effectue un contrôle urgent sur la conformité des mesures de protection Covid pour ces agents.

    Nous vous remercions d’avance.

    Salutations distinguées.

    Au nom du Syndicat Indépendant pour Cheminots – SIC

     

    Annexes :

    • Lettre SIC au CEO Infrabel 29/11/2021
    • Réponse CEO Infrabel
    • Demande du CP Infrabel au CP IDEWE (2ème moitié de page) Réponse 1 du CP IDEWE au CP Infrabel
    • 4. Réponse 2 au CP IDEWE au CP Infrabel
    • 5. Mail SIC au CP Infrabel pour demande complémentaire suite rapport COVID – réponse en bleu par le CP Infrabel
    • 6 à 14. Rapport de visite du block 30 de Namur (mesures Covisd) du 14/09/2021 du CP Infrabel + Schémas + photos
    • 15. Rapport ventilation
  • Le SIC responsable de congés de maladie « selon les milieux syndicaux ».

    Le SIC responsable de congés de maladie « selon les milieux syndicaux ».

    Par le biais des médias, nous avons appris que, « selon les milieux syndicaux », qui restent totalement anonymes par souci de commodité, notre organisation serait le moteur de la soudaine augmentation de l’absentéisme parmi le personnel des trains. Même dans le climat actuel des fake news, cette information n’a pas beaucoup de sens. De plus, elle implique que le corps médical serait un complice silencieux de ce complot imaginaire. 

    Nous regrettons profondément que ces rumeurs – accusations ? – soient reprises aveuglément par les médias nationaux. Pire encore, ces derniers n’ont apparemment pas ressenti le besoin ni de prendre contact avec nous, ni de vérifier ou confirmer leurs sources. Non, ces basses insinuations d’autres organisations ont été reprises mot pour mot. Ainsi, les médias sont devenus, malgré eux, une marionnette dans le but de présenter le SIC sous un mauvais jour. Mission accomplie.

    Soyons très clairs : nous n’étions pas au courant d’une quelconque action. Nous doutons même que l’on puisse parler d’une “action”, et encore moins que nous l’aurions organisée.

    En fait, ce phénomène ne devrait pas du tout nous surprendre. Nos collègues travaillent d’arrache-pied depuis des années pour assurer un service de train décent, avec leurs jours de repos en perspective, comme la proverbiale carotte. Lorsque ces jours de repos sont supprimés d’un seul trait de plume et que la perspective de pouvoir un jour les récupérer est écartée, il nous semble logique que les gens commencent à s’effondrer. S’il y a eu une augmentation significative de l’absentéisme du personnel des trains ces dernières semaines, nous ne pouvons que l’attribuer à la politique de bien-être boiteuse menée par notre entreprise.

    Malgré la politique de contrôle rigoureuse que notre employeur applique, l’absentéisme pour cause de maladie, souvent de longue durée, est alarmant. La conséquence immédiate de cette situation est une augmentation de la charge de travail du personnel présent, une augmentation des refus de congés et des retraits de jours de liberté. La SNCB semble être en chute libre et seul un recrutement massif peut briser cette spirale négative.

    La vérité est que la santé de bon nombre de nos collègues ne tient qu’à un fil depuis des années. Lorsque nous, en tant qu’organisation syndicale, devons commencer les consultations sociales en suppliant notre employeur de se conformer au cadre juridique et que nous recevons pendant des années la réponse que ce n’est malheureusement pas possible, personne ne devrait pointer du doigt le personnel qui tombe maintenant malade. Pas la direction, pas ces syndicalistes anonymes de l’article et certainement pas nous.

    En effet, le projet unilatéral de la SNCB de rendre obligatoire le paiement des jours de repos et de compensation suscite actuellement une grande agitation. Trente deniers pour balayer sous le tapis une politique du personnel défaillante. La direction n’exprime aucun regret pour avoir enfreint la loi de manière flagrante. Ils ont finalement été pris en défaut et veulent s’en sortir grâce à cette aumône. Ainsi, la consultation sociale semble être une bataille perdue d’avance.

    Pendant ce temps, le conseil d’administration, qui veut maintenir un semblant de paix sociale, empêche toute action légitime. Il serait préférable que le CA s’assoie avec le monde politique pour voir comment ils peuvent résoudre cette situation dans l’intérêt de tous. En ce qui nous concerne, en tant que syndicat, cela devrait être un signal fort pour restaurer dans une certaine mesure une fragile paix sociale ;

    • Une évaluation du fonctionnement de cette direction, qui devrait assumer la responsabilité de cette situation biaisée. Ils n’en sont peut-être pas les architectes, mais ils l’ont, à tout le moins, tolérée et prolongée.
    • Le bien-être du personnel doit être mis sur un pied d’égalité avec la mission de la SNCB. Cela n’est possible que si l’offre de trains est adaptée au personnel disponible, en portant une attention particulière aux temps de repos et à la vie sociale et familiale.
    • Les plans d’austérité successifs ont toujours été effectués sur le dos du personnel de terrain. Cela a des conséquences considérables, tant pour le bien-être que pour la sécurité opérationnelle. Malgré cela, la masse salariale semble avoir augmenté. Le nombre de cadres, richement rémunérés, a connu une croissance exponentielle, et ce alors qu’il y a moins de personnes disponibles dans les gares et dans les trains pour assurer un service décent. Cette entreprise devient de plus en plus lourde au sommet et semble plus éloignée que jamais de sa mission de base : un service public décent, avec une indispensable touche personnelle.
  • Lancement de la procédure de la sonnette d’alarme concernant le paiement obligatoire des jours de repos et/ou de compensation en retard pour le personnel de la SNCB.

    Lancement de la procédure de la sonnette d’alarme concernant le paiement obligatoire des jours de repos et/ou de compensation en retard pour le personnel de la SNCB.

    Copie à l’administrateur délégué de la SNCB, Mme Dutordoir

    Concerne : lancement de la procédure de la sonnette d’alarme concernant le paiement obligatoire des jours de repos et/ou de compensation en retard pour le personnel de la SNCB.

    Bruxelles, 11/10/2021

    Cher Monsieur Hautekiet,

    Chère Mme Dutordoir,

    Le communiqué abrupt de la SNCB qui veut procéder au paiement obligatoire des jours de compensation et/ou des jours de repos en retard, a suscité, à juste titre, une énorme indignation du personnel.

    L’accumulation des jours de compensation et des jours de repos en retard est le résultat direct du manque de personnel que notre organisation dénonce depuis des années dans toutes les commissions concernées dans lesquelles nous sommes représentés; ce qui a même conduit à une grève des accompagnateurs de train en 2019.

    Apparemment, la SNCB était déjà au courant des conclusions du SPF ETCS en juillet, mais n’a pas jugé nécessaire d’informer le personnel par le biais des comités appropriés. Nous ne pouvons ignorer le fait que, dans l’intervalle, très peu de mesures ont été prises pour réduire l’arriéré. Au contraire, sous la pression de quelques bourgmestres, des trains supplémentaires vers la côte ont été mis en place et qui s’avéraient rouler souvent presque à vide. Il n’y a pas eu non plus de campagne de recrutement. Aujourd’hui encore, nous ne trouvons pas de postes vacants pour un grand nombre de métiers en pénurie au sein des chemins de fer (https://www.lescheminsdeferengagent.be/ www.jobs.belgiantrain.be). 

    Nous ne voyons donc pas d’autre option que de tirer la sonnette d’alarme sur cette question; nous exigeons :

    – Une révision du plan de paiement des jours d’arriérés.

    – Un recrutement immédiat pour pallier le manque de personnel ainsi que la garantie de ne plus accumuler d’arriérés.

    – Une analyse des risques psychosociaux, spécifiquement pour les professions à fort taux d’absentéisme pour cause de maladie (de longue durée) suite aux services et séries, du contenu des prestations, du contenu du travail et des conditions de travail.

    – Une évaluation des managers qui ont permis à cette situation de se produire et de perdurer, malgré les nombreuses protestations et avertissements que la SNCB agissait en dehors du cadre légal.

    En outre, nous vous demandons de nous envoyer un aperçu complet du nombre de jours de repos, de jours de compensation et de jours de crédit en retard, par catégorie professionnelle et par région.

    Nous trouvons hallucinant que la SNCB ait laissé cette situation s’envenimer au point de rendre nécessaire une intervention de l’autorité de tutelle. C’est indigne d’une entreprise publique qui est censée donner l’exemple.

    Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

    Pour le SIC,

    Joachim Permentier,
    Président  OVS-SIC

  • Paiement des jours de compensation : position du SIC

    Paiement des jours de compensation : position du SIC

    Chers collègues,

    C’est avec un grand étonnement et une colère grandissante que nous avons appris ce matin que la SNCB procèdera au paiement obligatoire des jours de compensation en retard.

    Le service public fédéral « bien-être au travail » a analysé, suite à des plaintes, le problème des arriérés des jours de liberté et a posé un ultimatum à la SNCB : octroyer ou payer.

    D’après ce que nous savons, aucune organisation syndicale n’était réellement au courant que ce dossier était en cours de discussion depuis des mois avec la direction de la SNCB.

    Depuis de nombreuses années, entre autres lors des réunions de conciliation au moment des grèves des accompagnateurs de train, le SIC a insisté sur l’illégalité du report des jours de liberté, ainsi que le manque de possibilités suffisantes pour les accorder. La SNCB a, à chaque fois, ignoré le message.

    A l’heure où de nombreux membres du personnel  décrochent à cause du stress et du burnout, où l’octroi des congés est difficile dans de nombreuses catégories professionnelles, où la direction s’acharne sur la moindre petite imperfection et semble même fixer un ultimatum concernant les jours de congés non utilisés, voici qu’arrive soudainement une communication dans laquelle la SNCB regrette que le SPF leur ait donné cet ultimatum et doit, soit disant, procéder au paiement. Les autres options proposées, telles que l’adaptation du plan de transport ou de prévoir du personnel supplémentaire afin d’éliminer les arriérés, n’ont apparemment même pas été envisagées.

    Ceci est honteux ! Les jours qui sont menacés d’être supprimés sont des jours que nous n’avons pas pu passer avec nos familles, des jours fériés que nous avons ratés, des amis que nous n’avons pas vus. Ces jours sont impayables.

    Le SIC attend de la direction qu’elle prenne ses responsabilités envers le personnel. Que les promesses d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée soient tenues.

    Nous utiliserons également tous les moyens à notre disposition pour que les jours de liberté soient accordés et nous examinons les possibilités d’actions en justice.

    Selon le Code pénal social, le fait de ne pas accorder au personnel les jours de repos auxquels il a droit constitue une infraction grave. Nous attendons que les responsables de cette débâcle, résultat d’années de mauvaise gestion, contre le bon sens et malgré plusieurs avertissements, prennent leurs responsabilités, ou que la SNCB ou les responsables politiques le fassent pour eux.

  • Proposition protocole d’accord social : notre opinion

    Proposition protocole d’accord social : notre opinion

    Récemment, la nouvelle proposition de protocole d’accord social a atterri dans notre boîte aux lettres. Cela s’est fait sans tambours ni trompettes ou autres effusions de joie.

    Et cela pour une bonne raison !

    Il n’y a en effet que peu de différences entre cette proposition et son illustre prédécesseur que nous avions reçu il y a quelques années et qui a provoqué chez tous les syndicats des crampes d’estomac spontanées. Le NON fort et clair que notre employeur avait reçu a fait taire la conversation pendant un bon moment. 

    Il y a maintenant un nouveau texte, bien que “nouveau”, doit être interprété ici de manière très large. On appelle cela « du réchauffé ». Les nuances se sont cependant habilement cachées entre les lignes comme notre bon ami Wally. C’est à l’aide d’une loupe qu’il faut chercher les différences.

    Ce qui frappe à la première lecture, c’est le langage brumeux et vague avec lequel notre employeur dévoile ses ambitions. On dirait même un texte religieux qui peut être interprété de toutes sortes de façons. Cela rend bien difficile une analyse approfondie de leurs objectifs. L’interprétation libre qui suit a pour but de nous aider à trouver notre chemin dans le labyrinthe des intentions cachées.

    Le premier danger que l’on peut épingler concerne l’annualisation des heures supplémentaires. Aujourd’hui, les heures supplémentaires doivent être calculées et compensées sur base trimestrielle, ce qui nous semble être déjà un délai très généreux. Nous ne sommes pas dupes du grand danger que représente la compensation sur base annuelle. Cela revient ni plus ni moins à dire que toute notre vie sociale et familiale devra se plier aux désirs de notre patron. 

    En période d’activité intense, vous accumulerez un tas d’heures de prestation que vous récupérerez en périodes calmes. Ainsi, votre vie personnelle sera pour la énième fois sacrifiée sur l’autel de la flexibilité. C’est aussi pourquoi notre employeur lorgne, une fois de plus, avec envie et avec l’eau à la bouche, sur le fascicule 541 (Prestations et repos) et pourquoi, à ses yeux, il faut le modifier à nouveau. Cela commence à ressembler à du fétichisme malsain.

    On trouve quelque part dans le texte un passage très peu clair sur les travailleurs statutaires à temps partiel. Comprendra qui comprendra. Nous, nous n’y voyons qu’un tremplin vers des services coupés. Sur cette pente glissante également, nous ne pouvons que freiner des quatre fers.

    Une fois de plus, les postes à profil sont mis à l’honneur. Certes, il est louable de vouloir mettre la  bonne personne au bon poste. Malheureusement, notre employeur reste très vague sur la manière exacte dont il entend y parvenir et sur la façon dont on exclura l’arbitraire dans le chef des seigneurs locaux afin d’éviter que cela ne devienne le creuset du favoritisme.

    Les nouveaux employés contractuels se verront offrir un nouveau paquet salarial , le “reward plan”. Mais n’ayez crainte, chers employés statutaires et contractuels actuels, vous pourrez également en profiter ! Il s’agit d’un choix libre et individuel. Toutefois, nous vous conseillons de lire très attentivement les petits caractères. Votre statut pourrait bien être menacé, et avec votre signature, vous venez d’ouvrir la porte de la privatisation.

    Bien sûr, dans cet accord, il y a çà et là quelques miettes à ramasser, et cette comparaison est à prendre au pied de la lettre. Un euro de plus sur les chèques-repas, une prolongation de l’assurance hospitalisation et une indemnité vélo. Et c’est tout. Nous pouvons garder ce paragraphe très court…

    90 % de cette proposition d’accord sont des régressions pures et simples, brutales et sans ménagement. 10 % pourraient être interprétés comme des améliorations.

    Conclusion : ce texte est un parfait exemple de total déséquilibre en faveur de l’employeur. Il ne s’agit en aucun cas d’un accord équilibré. Il ne fait aucun doute que les mesures proposées exigeront une fois de plus un effort considérable de notre part et qu’elles constituent un nouvel exercice sans précédent de gain de productivité et de flexibilité.

    Il n’est fait mention nulle part de pistes pour aborder les vrais problèmes de terrain:.

    •         le manque de personnel dans les trains, dans les gares et dans les services de sécurité;
    •         mais aussi les problèmes croissants d’agressions qui y sont liés.
    •         L’octroi de jours de repos et de congés,
    •         un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

     Où trouve-t-on dans ce texte brumeux et vague ne fusse que des ébauches de solutions aux problèmes qui nous tiennent éveillés?

    Cette proposition d’accord social nous semble n’être qu’un énième exercice financier conçu pour une armée de comptables et de managers qui n’ont peut-être jamais vu un train de près.

    Mais surtout, il nous semble qu’il s’agit à nouveau d’une occasion ratée d’engager un réel dialogue avec le personnel de terrain. Notre employeur pourrait apprendre beaucoup d’une conversation honnête et constructive…